Monsieur le Directeur général des Patrimoines et de l’Architecture, qui de Stéphane Bern ou des futurs architectes est le plus essentiel à l’avenir du patrimoine ?
100% des écoles nationales d’architecture sont en lutte et vous ignorez leurs alertes.
Sans surprise sa réponse noie le poisson et ne s’engage sur rien de concret.
Madame la Ministre de la Culture on attend toujours une expression publique claire en réponse aux revendications des ENSA en lutte, entre deux opérations de promotion du loto du patrimoine.
Merci Madame la présidente,
Monsieur le directeur général des patrimoines et de l’architecture,
La France compte 20 écoles nationales supérieures d’architecture. Y sont formés nos futurs architectes. Ceux qui demain vont restaurer mais aussi construire notre patrimoine, ceux qui vont bâtir la planification écologique ; ceux dont dépend l’indispensable adaptation de nos bâtiments d’hier et de demain aux dérèglements climatiques et aux enjeux de sobriété . Bref, ceux qui sont si essentiels à l’avenir de notre patrimoine, mais aussi au patrimoine à venir.
Or la France est le pays d’Europe qui recense le moins d’architectes inscrits à l’ordre, et l’âge moyen des architectes y est de 51 ans.
Aujourd’hui sur ces 20 écoles, 20 sont mobilisées. Vous avez bien entendu : 100% des écoles nationales d’architecture sont en lutte. Mais pourquoi donc ? Je suis allée à la rencontre des étudiants et professeurs de l’école de Belleville de ma circonscription. Ils m’ont parlé d’un manque d’enseignants malgré les promesses de créations de postes, de postes précaires. J’y ai rencontré une étudiante vacataire sans contrat de travail, aux payes dérisoires et en retard.. À l’école de la Villette, également dans ma circonscription, il y a carrément de l’amiante dans les plafonds et des fuites dans les toitures. À Rouen, l’école a été obligée de reporter d’une semaine sa rentrée de février à cause notamment d’un déficit de 680 000 euros pour l’année lié à l’explosion du coût de l’énergie.
Le lundi 13 mars, ces écoles se sont rassemblées devant le Ministère de la Culture ; une délégation des écoles d’architecture a été reçue, mais est ressortie sans aucune garanties. La Ministre de la Culture n’a pas eu un mot public concernant cette urgence. Je constate que vous même malgré la question de la Présidente de cette commission a posé d’entrée de jeu, ce que je salue, vous n’avez pas répondu. Par contre, cette même semaine j’ai reçu une belle communication du ministère sur le loto du patrimoine, avec la liste des 18 sites qui ont eu la chance d’être sélectionnés. Quel coup de pot pour ces 18, alors que plus de 700 sites en périls étaient signalés !
Donc si je saisis bien, d’un côté on ne répond pas aux futurs bâtisseurs de patrimoine dont les écoles tombent en ruine, de l’autre on débourse 3 millions d’euros en opération de communication offerte à Stéphane Bern et à la Française des jeux.
Monsieur le directeur général des patrimoines et de l’architecture, ma question est simple : quand il s’agit de sauver et de prolonger notre patrimoine, qui de Stéphane Bern ou des étudiants architectes est le plus utile à vos yeux ?