Sarah Legrain

architecture
Publié le 22 mars 2023
22 mars 2023

Qui de Stéphane Bern ou des futurs architectes est le plus essentiel à l’avenir du patrimoine ?

Mon­sieur le Direc­teur géné­ral des Patri­moines et de l’Ar­chi­tec­ture, qui de Sté­phane Bern ou des futurs archi­tectes est le plus essen­tiel à l’a­ve­nir du patri­moine ? 

100% des écoles natio­nales d’ar­chi­tec­ture sont en lutte et vous igno­rez leurs alertes. 

Sans sur­prise sa réponse noie le pois­son et ne s’en­gage sur rien de concret. 

Madame la Ministre de la Culture on attend tou­jours une expres­sion publique claire en réponse aux reven­di­ca­tions des ENSA en lutte, entre deux opé­ra­tions de pro­mo­tion du loto du patrimoine.

 

 

Mer­ci Madame la présidente, 

Mon­sieur le direc­teur géné­ral des patri­moines et de l’architecture, 

La France compte 20 écoles natio­nales supé­rieures d’ar­chi­tec­ture. Y sont for­més nos futurs archi­tectes. Ceux qui demain vont res­tau­rer mais aus­si construire notre patri­moine, ceux qui vont bâtir la pla­ni­fi­ca­tion éco­lo­gique ; ceux dont dépend l’indispensable adap­ta­tion de nos bâti­ments d’hier et de demain aux dérè­gle­ments cli­ma­tiques et aux enjeux de sobrié­té . Bref, ceux qui sont si essen­tiels à l’avenir de notre patri­moine, mais aus­si au patri­moine à venir. 

Or la France est le pays d’Europe qui recense le moins d’architectes ins­crits à l’ordre, et l’âge moyen des archi­tectes y est de 51 ans. 

Aujourd’hui sur ces 20 écoles, 20 sont mobi­li­sées. Vous avez bien enten­du : 100% des écoles natio­nales d’architecture sont en lutte. Mais pour­quoi donc ? Je suis allée à la ren­contre des étu­diants et pro­fes­seurs de l’école de Bel­le­ville de ma cir­cons­crip­tion. Ils m’ont par­lé d’un manque d’enseignants mal­gré les pro­messes de créa­tions de postes, de postes pré­caires. J’y ai ren­con­tré une étu­diante vaca­taire sans contrat de tra­vail, aux payes déri­soires et en retard.. À l’école de la Vil­lette, éga­le­ment dans ma cir­cons­crip­tion, il y a car­ré­ment de l’amiante dans les pla­fonds et des fuites dans les toi­tures. À Rouen, l’école a été obli­gée de repor­ter d’une semaine sa ren­trée de février à cause notam­ment d’un défi­cit de 680 000 euros pour l’année lié à l’explosion du coût de l’énergie.

Le lun­di 13 mars, ces écoles se sont ras­sem­blées devant le Minis­tère de la Culture ; une délé­ga­tion des écoles d’ar­chi­tec­ture a été reçue, mais est res­sor­tie sans aucune garan­ties. La Ministre de la Culture n’a pas eu un mot public concer­nant cette urgence. Je constate que vous même mal­gré la ques­tion de la Pré­si­dente de cette com­mis­sion a posé d’entrée de jeu, ce que je salue, vous n’avez pas répon­du. Par contre, cette même semaine j’ai reçu une belle com­mu­ni­ca­tion du minis­tère sur le loto du patri­moine, avec la liste des 18 sites qui ont eu la chance d’être sélec­tion­nés. Quel coup de pot pour ces 18, alors que plus de 700 sites en périls étaient signalés ! 

Donc si je sai­sis bien, d’un côté on ne répond pas aux futurs bâtis­seurs de patri­moine dont les écoles tombent en ruine, de l’autre on débourse 3 mil­lions d’euros en opé­ra­tion de com­mu­ni­ca­tion offerte à Sté­phane Bern et à la Fran­çaise des jeux.

Mon­sieur le direc­teur géné­ral des patri­moines et de l’architecture, ma ques­tion est simple : quand il s’agit de sau­ver et de pro­lon­ger notre patri­moine, qui de Sté­phane Bern ou des étu­diants archi­tectes est le plus utile à vos yeux ? 

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