A l’attention des boulangers, des bouchers,
Des commerçants et artisans du 19e
A Paris, le 12 janvier 2023
Mesdames, Messieurs,
Par cette lettre, je souhaite d’abord vous adresser tous mes vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle soit synonyme de bonheur pour vous et vos proches, et florissante pour votre commerce. Qu’elle soit aussi placée sous le signe de la solidarité et de la résistance face aux épreuves.
Je souhaite aussi vous exprimer mon plein soutien. En effet, j’ai conscience de l’extrême difficulté dans laquelle vos professions sont placées.
Les boulangeries, les boucheries et plus généralement les petits commerces sont aujourd’hui en danger. Vous faites face à une explosion des prix de l’énergie sans précédent, qui menace certains d’entre vous de fermeture. Cette crise se rajoute à une hausse des prix généralisée cet automne où le coût de vos matières premières ont grimpé en flèche. Cette nouvelle crise vous plonge encore un peu plus dans l’incertitude.
C’est dès lors tout un modèle qui est en jeu : celui du commerce de proximité. C’est par vous que la vie de quartier, que le lien social, qu’une alimentation de qualité à des prix abordables sont possibles. Vous êtes le premier rempart à la grande distribution et l’agrobusiness : si nous ne défendons pas vos commerces, ils gagneront.
Par cette crise, vous subissez les effets combinés de dérégulation de l’État et de libéralisation du marché de l’énergie. En effet, depuis la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité) le marché est ouvert à la concurrence et les prix sont fixés librement. Permettre la privatisation de l’énergie conduit invariablement à une dégradation du système et un surcoût pour les usagers, comme vous le subissez actuellement.
Face à cette urgence sociale, le groupe parlementaire France Insoumise propose depuis de longs mois des mesures pour enrayer la tendance : notamment par le blocage des prix de l’énergie et la taxation des superprofits. Il est en effet inconcevable que des multinationales profitent de la hausse des prix pour se gaver sur le dos des petites et moyennes entreprises. Le gouvernement n’envisage aucune de ces solutions pour vous soulager. Ils ont refusé notre proposition sur le blocage des prix, main dans la main avec le Rassemblement National et Les Républicains. Ils ont également refusé la taxation des superprofits. Rien d’étonnant au regard de leurs innombrables cadeaux aux actionnaires et multinationales imposés à coup de 49.3 sur le budget.
Plus globalement, le changement de modèle économique devient impératif. Il faut sortir des accords de libre-échange, abroger la loi NOME, en finir avec les règles européennes de mise ne concurrence : en clair, sortir l’énergie des logiques de marché. Nous devons en faire un bien commun pour pouvoir planifier sa production et sa distribution.
Aujourd’hui, un nouveau pan de notre système social est menacé : nos retraites. Alors que 80% des Français s’y opposent, nous entendons lutter, à l’Assemblée nationale comme dans la rue, contre cette réforme qui risque toutes et tous de nous précariser. La mobilisation commence dès le 19 janvier avec une grève à l’appel de tous les syndicats et se poursuit le 21 janvier avec la marche des organisations de jeunesse.
Je profite de ce courrier pour vous informer de la réunion que j’organise le 19 janvier à partir de 19h à l’école Eugénie Cotton A, 16 rue Eugénie Cotton. Ce sera l’occasion de partager ensemble une galette populaire en ce début d’année, et d’échanger sur la réforme retraites et sur les batailles parlementaires, y compris autour de la hausse des prix et de l’énergie. Vous y êtes bien sûr chaleureusement conviés !
Enfin, n’hésitez pas à m’envoyer un mail pour me faire part de toute situation dans laquelle mon soutien pourrait vous être utile : sarah.legrain@assemblee-nationale.fr.
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs, mes salutations solidaires et remerciements les plus sincères pour votre travail indispensable à la vie du 19e arrondissement.
Sarah Legrain.