Mme Sarah Legrain interroge M. le ministre de l’Intérieur sur son silence suite à l’attaque au tir de mortiers visant des participantes d’une soirée en non-mixité de genre qui se tenait dans sa circonscription au club le 211 situé dans le parc de la Villette, à l’occasion de la soirée d’Halloween, le 31 octobre dernier. Aux alentours de deux heures du matin cette nuit-là, environ 75 participantes de la soirée sont présentes sur la terrasse de l’établissement et ces dernières se retrouvent alors visées par des tirs délibérés de feux d’artifice, tirés par quatre hommes alors postés dans le parc de la Villette. Plusieurs femmes ont subi des brûlures. Les hommes ont pris la fuite avant l’arrivée des services de police et n’ont, à ce jour, pas été interpellés. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des participantes sont attaquées lors d’une soirée en non-mixité organisée par le collectif. En 2023, à Marseille, de l’essence avait été jeté sur des femmes fumant une cigarette et un mois plus tard, des bouteilles de verre avaient été projetées sur des participantes, ces deux soirées étaient alors organisées par le collectif la Bringue. Mme Legrain alerte sur ces actes qui semblent avoir pour motivation d’instaurer un climat de terreur dans ces événements en non-mixité de genre où les femmes présentes recherchent précisément un espace de sécurité.
Dans une société où 217 000 femmes sont victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles par an, où 98 % des auteurs présumés de violences sexuelles sont des hommes, on ne peut que comprendre cette recherche d’espaces festifs exclusivement féminins. Plus encore lorsque le procès de Mazan met en lumière la soumission chimique comme stratégie possible, et lorsqu’on sait que l’alcool est un facteur déterminant dans les violences sexistes et sexuelles. Cet événement qui peut apparaître comme mineur est une illustration frappante de la prégnance de la violence machiste dans notre société, qui poursuit les femmes jusque dans les lieux où elles cherchent à s’en protéger.
Faut-il que les auteurs de violences soient des narcotrafiquants ou des étrangers sous le coup d’OQTF pour que M. le ministre de l’Intérieur daigne s’y intéresser ? Devant son silence au sujet de cet événement et plus largement au sujet des violences faites aux femmes dont nous voyons quotidiennement la dimension systémique, Mme Legrain tient à rappeler à M. le ministre de l’Intérieur que la sécurité des femmes relève de sa responsabilité. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, y aura-t-il une annonce sur les moyens mis en œuvre par le Ministère de l’Intérieur pour faire du traitement de ce fléau sa priorité ? Ou faudra-t-il toujours comprendre derrière la soi-disant “grande cause” un sempiternel “cause toujours” ?