Sarah Legrain

J’alerte sur le nombre de personnes qui dorment à la rue en période de grand froid

J’a­lerte M. le ministre délé­gué auprès du ministre de la tran­si­tion éco­lo­gique et de la cohé­sion des ter­ri­toires, char­gé de la ville et du loge­ment, sur le nombre de per­sonnes qui dorment à la rue en période de grand froid.

« Nous sommes ensei­gnantes. Notre élève (7ans), sa mère et ses 3 petits frères et sœurs (3 ans, 1 an et demi et 8 mois) ont dor­mi dehors la nuit der­nière et n’ont tou­jours pas de solu­tion d’hé­ber­ge­ment. Nous allons écrire à la mai­rie pour deman­der l’au­to­ri­sa­tion de dor­mir dans l’é­cole. Pour­riez-vous s’il vous plaît appuyer notre demande si nous n’a­vons pas d’autres solu­tions ? Mer­ci ». Voi­ci un exemple par­mi tant d’autres de sol­li­ci­ta­tions reçues par Mme la dépu­tée. Ce cas indi­vi­duel n’a rien d’exceptionnel.

Quatre mil­lions de per­sonnes mal logées en France, 300 000 per­sonnes sans domi­cile, selon les chiffres de la Fon­da­tion Abbé Pierre. Les res­pon­sables du 115 alertent quant à eux sur le manque déses­pé­rant de places d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence. Sur Paris seules 50 à 60 demandes sont pour­vues chaque soir. C’é­tait une cen­taine il y a quelques mois. Ce sont donc 700 à 900 per­sonnes qui font une demande au 115 chaque jour et qui dorment dehors. À défaut de tout autre solu­tion et pour évi­ter le pire, par­tout dans le pays, des écoles font le choix d’ou­vrir leurs portes à des familles qui vivraient sinon à la rue.

Tous les jours, ou presque, dans les colonnes de la presse locale est annon­cé le décès d’une per­sonne sans domi­cile fixe. M. le ministre a deman­dé aux pré­fets de recen­ser les bâti­ments à même d’of­frir des places d’hé­ber­ge­ment tem­po­raires. Pen­dant ce temps, moins de 100 000 loge­ments sociaux sont construits chaque année, 1 100 000 de loge­ments sont vacants depuis une longue période. Une poli­tique ambi­tieuse et pérenne ne peut se faire qu’en arti­cu­lant l’aug­men­ta­tion des places d’ur­gence et la pos­si­bi­li­té d’ac­cé­der à un logement.

Mme la dépu­tée n’a pas l’in­ten­tion de s’ha­bi­tuer à ces situa­tions into­lé­rables et aime­rait savoir si M. le ministre envi­sage de réqui­si­tion­ner les loge­ments vides. Elle l’in­ter­roge sur ce que le Gou­ver­ne­ment compte entre­prendre concer­nant la créa­tion de nou­veaux loge­ments sociaux afin de faire face à la demande grandissante.

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