Être une femme aujourd’hui en France, c’est, grâce à la détermination de générations de féministes, voir enfin la liberté de disposer de son corps inscrite dans la Constitution ! Et ce, malgré votre opposition initiale, malgré les appels présidentiels au réarmement démographique.
Mais c’est aussi voir ce droit entravé : suppression de 130 centres IVG, pénurie de pilules abortives, inutile deuxième clause de conscience.
Être une femme aujourd’hui en France, c’est porter plainte pour viol et affronter des violences supplémentaires, policières, médiatiques, et, dans 80% des cas, un classement sans suite. Et c’est voir la France s’allier à Orban pour bloquer une directive européenne contre le viol.
Être une femme aujourd’hui en France, c’est dire avec Judith Godrèche, “je parle, mais je ne vous entends pas”. Pire, c’est entendre Macron encenser Depardieu, après avoir blanchi Darmanin.
C’est vous entendre, Aurore Bergé, lancer une mission pour “comprendre les mécanismes à l’œuvre” dans les violences sexuelles, pendant que vous attaquez les associations qui luttent depuis des années. Elles réclament des milliards ? vous rabotez de 10% le budget égalité femmes hommes, et vous vous amusez à menacer leurs subventions pour faire plaisir aux soutiens inconditionnels d’Israël.
Être une femme aujourd’hui en France, c’est accueillir seule son enfant, faute de congé paternité égalitaire, arrêter de travailler, faute de place en crèche. Et c’est vous entendre présenter comme des progrès un congé parental au rabais, un service public fantôme, un groupe de travail sur les mères isolées pendant que vous les stigmatisez !
Être une femme aujourd’hui en France, c’est être infirmière, caissière, prof, assistante maternelle, aide à domicile, AESH, et vous entendre rabâcher votre index égalité au lieu de revaloriser les métiers féminisés ! C’est occuper 60% des emplois au Smic et CDD, 78% des temps partiels, et vous voir reculer la retraite, geler les salaires, démanteler le code du travail et la protection sociale !
Ce vendredi 8 mars, les femmes se lèvent et se mettent en grève. Et vous, quand vous mettrez-vous au travail ?