Retrouvez mon intervention au sein de la Délégation aux Droits des femmes à l’occasion de l’audition de Mme Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut conseil de l’Égalité.
Mme la présidente du Haut conseil de L’Égalité, mes cher·ère·s collègues. J’aimerais aborder avec vous le sujet de la contraception masculine. Depuis 50 ans, le contrôle des naissances repose largement sur les femmes, alors que cet enjeu concerne toutes les personnes en capacité de procréer.
Malgré une faible implication de l’industrie dans ce domaine, on remarque une réelle demande, ce que corrobore une récente pétition, parue dans le quotidien Libération. En 2020, sur les 21 000 consultations autour de la contraception, 200 environ concernent la contraception masculine. C’est très peu, mais c’est trois fois plus qu’en 2018 ! Et sur les dix dernières années, la demande est exponentielle : selon les derniers chiffres de l’assurance maladie, le nombre de vasectomies remboursées en France est passé de 1.908 en 2010 à 23.306 en 2021. Dans le même temps, le nombre de ligatures des trompes a chuté de 10 000 interventions.
Il n’est pas admissible qu’en France, en 2022, la charge sexuelle incombe presque systématiquement aux femmes. Les seuls moyens de contraception masculine reconnus par la Haute autorité de Santé à ce jour sont le préservatif et la vasectomie, encore considérée comme irréversible. Il est urgent que d’autre moyens de contraceptions soient reconnus, promus, et remboursés. Qu’en est-il de la pilule masculine, dont on entend parler depuis 50 ans mais dont on ne voit toujours pas la couleur ? Mais aussi des moyens existants qui restent ignorés : l’anneau, les sous-vêtements chauffants, les injections d’hormones, le gel.. etc ?
Ces méthodes existent et il y a nécessité à renforcer la recherche médicale pour rendre leur usage accessible à tous, en toute sécurité. C’est une question de liberté individuelle et collective, ainsi que de droit à disposer de son corps. De plus, il s’agit d’un enjeu d’égalité entre les femmes et les hommes, car de telles méthodes permettent de soulager les femmes de la charge exclusive des méthodes contraceptives et augure une meilleure répartition de la charge sexuelle.
Quelles sont les actions que vous menez et de quelle manière pouvons-nous, parlementaires, vous accompagner dans ce combat ?