Sarah Legrain

Grève féministe du 8 mars : quand Aurore Bergé se mettra-t-elle au travail ?

Être une femme aujourd’hui en France, c’est, grâce à la déter­mi­na­tion de géné­ra­tions de fémi­nistes, voir enfin la liber­té de dis­po­ser de son corps ins­crite dans la Consti­tu­tion ! Et ce, mal­gré votre oppo­si­tion ini­tiale, mal­gré les appels pré­si­den­tiels au réar­me­ment démographique.

Mais c’est aus­si voir ce droit entra­vé : sup­pres­sion de 130 centres IVG, pénu­rie de pilules abor­tives, inutile deuxième clause de conscience.

Être une femme aujourd’hui en France, c’est por­ter plainte pour viol et affron­ter des vio­lences sup­plé­men­taires, poli­cières, média­tiques, et, dans 80% des cas, un clas­se­ment sans suite. Et c’est voir la France s’allier à Orban pour blo­quer une direc­tive euro­péenne contre le viol.

Être une femme aujourd’hui en France, c’est dire avec Judith Godrèche, “je parle, mais je ne vous entends pas”. Pire, c’est entendre Macron encen­ser Depar­dieu, après avoir blan­chi Darmanin.

C’est vous entendre, Aurore Ber­gé, lan­cer une mis­sion pour “com­prendre les méca­nismes à l’œuvre” dans les vio­lences sexuelles, pen­dant que vous atta­quez les asso­cia­tions qui luttent depuis des années. Elles réclament des mil­liards ? vous rabo­tez de 10% le bud­get éga­li­té femmes hommes, et vous vous amu­sez à mena­cer leurs sub­ven­tions pour faire plai­sir aux sou­tiens incon­di­tion­nels d’Israël.

Être une femme aujourd’hui en France, c’est accueillir seule son enfant, faute de congé pater­ni­té éga­li­taire, arrê­ter de tra­vailler, faute de place en crèche. Et c’est vous entendre pré­sen­ter comme des pro­grès un congé paren­tal au rabais, un ser­vice public fan­tôme, un groupe de tra­vail sur les mères iso­lées pen­dant que vous les stigmatisez !

Être une femme aujourd’hui en France, c’est être infir­mière, cais­sière, prof, assis­tante mater­nelle, aide à domi­cile, AESH, et vous entendre rabâ­cher votre index éga­li­té au lieu de reva­lo­ri­ser les métiers fémi­ni­sés ! C’est occu­per 60% des emplois au Smic et CDD, 78% des temps par­tiels, et vous voir recu­ler la retraite, geler les salaires, déman­te­ler le code du tra­vail et la pro­tec­tion sociale !

Ce ven­dre­di 8 mars, les femmes se lèvent et se mettent en grève. Et vous, quand vous met­trez-vous au travail ?

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